Responsable d’un organisme créé récemment et chargé de suivre la trace des diplômés de l’USTHB, M. Ferroukhi fournit, dans cet entretien, quelques éléments de réponse concernant l’absence de synergie entre marché du travail et formations universitaires.

-Est-il possible, grâce à l’observatoire que vous dirigez, de situer statistiquement les orientations professionnelles des diplômés de l’USTHB ?

Notre observatoire existe depuis 2010 avec pour objectif de suivre la traçabilité de nos diplômés. L’USTHB a formé 65 000 diplômés qui sont répartis sur différents secteurs en Algérie et à l’étranger. Ce n’est pas facile de retrouver leur trace, mais c’est ce que nous essayons de faire. Mais l’observatoire à d’autres objectifs comme la réhabilitation des stages en entreprises, notamment grâce au nouveau système

-LMD, afin de permettre aux diplômés de trouver rapidement un travail après l’obtention de leur diplôme. Il y a plusieurs entreprises qui sont nos partenaires et recrutent nos diplômés à la sortie de chaque promotion. D’ailleurs, chaque année, nous organisons des sorties de promotion auxquelles assistent des entreprises. On peut citer la Seaal, Bomar Company…

On a chaque année 2500 étudiants diplômés en licence. Je ne peux pas vous donner le pourcentage de ceux qui s’insèrent dans le monde du travail, mais je peux vous dire qu’il y a un bon pourcentage de nos étudiants qui partent à l’étranger.

-Pensez-vous que le marché du travail offre aujourd’hui des opportunités adaptées aux formations qui sont dispensées par l’université ?

Pour que l’offre de travail soit adaptée, il faut justement qu’il y ait un rapprochement entre l’entreprise et l’université avant les sorties de promotion. On commence à avoir une entente entre les deux secteurs et les entreprises ont conscience que notre université forme des diplômés conformément à leur demande de recrutement, notamment les multinationales qui sont très intéressées.

-Quand on voit le pourcentage des diplômés au chômage, on est amené à penser qu’il y a davantage d’efforts à faire aussi bien par les universités que par les entreprises…

Il y a un anachronisme entre l’entreprise et l’université quand on sait par exemple que le monde de la production utilise de plus en plus des technologies de pointe et que les cours dispensés à l’université ne sont pas mis à niveau. Il faut donc une mise à niveau pour que l’université soit au diapason du monde de l’entreprise et de l’évolution de la technologie. L’entreprise veut généralement un produit fini, car elle n’a pas le temps de former et l’université en est consciente, c’est pour cela que nous essayons de dispenser la meilleure formation afin que les diplômés soient rapidement opérationnels. Il est important toutefois que l’entreprise se rapproche davantage du monde universitaire afin qu’elle fasse connaître précisément ses besoins et permettre aux universités de fournir des formations en adéquation.

Source: http://www.elwatan.com
voir aussi: http://www.pme-dz.com/developpement-de-lesprit-dentreprenariat-lusthb-implique-ses-etudiants/