L’intégration des produits agricoles dans l’industrie des boissons doit passer par la mise en place d’une organisation regroupant les différents acteurs de la filière, ont plaidé mercredi à Alger les participants à un symposium autour de la valorisation des produits agricoles dans les boissons.

Actuellement, « il existe un problème d’entente entre l’agriculteur et l’industriel, notamment en ce qui concerne la disponibilité des matières premières, dont la quasi-totalité est importée’’, a estimé le président de l’Association des producteurs algériens de boissons (APAB), M. Ali Hamani.

Pour lui, la mise en place d’une plateforme regroupant les différents acteurs de cette industrie (agriculteurs, transformateurs, industriels) est nécessaire afin de trouver des solutions concrètes pour chaque domaine.

Dans ce cadre, les transformateurs et industriels devront définir aux agriculteurs et arboriculteurs leurs exigences en termes de variétés de produits, de qualité et de quantités, alors que ces derniers doivent assurer la disponibilité de ces produits.

De son côté, le président de la fondation Filaha-innove, M. Amine Bensemmane, a souligné que cette organisation permettra de créer une synergie entre les différentes parties prenantes de cette filière « importante » qui assure 90% de la demande du marché national.

« Nous voulons que les produits agricoles algériens soient utilisés au lieu d’importer quelque 95% des matières premières entrants dans la composition des boissons. C’est notre objectif à long terme, car nous avons des potentialités pour la production des fruits et légumes ».

Le directeur général de l’Institut des techniques de l’arboriculture fruitière et de la vigne (ITAFV), M. Mahmoud Mendil, a déploré quant à lui, le manque d’organisation entre les différentes parties prenantes de cette filière.

« Beaucoup d’opportunités peuvent s’offrir à l’industrie agroalimentaire, notamment les boissons pour satisfaire le marché national et aller même vers l’exportation, si les acteurs arrivent à restructurer et organiser cette filière », a-t-il estimé.

Les participants à cette rencontre ont, par ailleurs, souligné que les prix des matières premières en Algérie restent l’une des principales contraintes pour le développement de la production des concentrés notamment ceux des différentes qualités d’oranges.

Ces prix ne sont pas compétitifs par rapports à ceux des matières premières importées à cause du faible rendement de ces produits, des variétés peu diversifiés avec une qualité moindre.

Pour améliorer la qualité et la compétitivité des matières premières, les participants à ce symposium ont recommandé l’introduction de nouvelles techniques pour améliorer les rendements, et de réfléchir à un plan de développement de variétés destinées à l’industrie avec un fort rendement.

L’Algérie compte quelque 700 producteurs de boissons, selon le président de l’APAB, qui a dénoncé la prépondérance du marché informel dans cette filière.

 

Source: http://www.aps.dz