réglementation

Les sites de e-commerce en Algérie vont s’organiser en association

Malgré l’absence du paiement en ligne, le e-commerce se déploie progressivement en Algérie à travers l’apparition de plusieurs sites marchands. Faute de réglementation pour cadrer le secteur, la qualité de ces sites demeure, pour l’instant, inégale. Au-delà du résultat immédiat, toutes ces tentatives ont le mérite de poser les bases d’un nouveau marché promis à une expansion rapide.

« Notre projet arrive peut-être un peu tôt compte tenu de la situation actuelle du commerce en ligne en Algérie », affirme le fondateur du site Nechrifenet.com (http://www.nechrifenet.com/), Djamel Bendjaber, dont la société Sarl Algérie Cyber Market a entrepris depuis deux ans d’importants investissements dans le e-commerce. Ce commerçant de 48 ans, à la tête d’une société de distribution, au chiffre d’affaires de 400 millions de dinars pour l’année 2012, a vu grand pour son entreprise de e-commerce qui emploie 25 personnes. Nechrifenet.com, lancé le 16 janvier dernier, propose 500 produits à la vente dans les secteurs de l’équipement maison, l’électroménager, la téléphonie, l’informatique, la puériculture, etc. Chaque produit est accompagné de photographies de qualité prises sous différents angles et d’une notice détaillée. Pour toute question, une assistance téléphonique est disponible 5 jours sur 7.

« On n’a rien inventé, on n’a fait que copier des modèles existant en les adaptant à l’Algérie », prend soin de préciser Djamel Bendjaber. En l’absence de cartes de crédit, Nechrifenet.com propose un paiement par virement ou par chèque. A défaut d’un service postal efficace, la livraison s’effectue à travers un réseau de points relais. Le fondateur de Nechrifenet.com en aurait-il «trop fait» ? Qu’importe le résultat, pour Djamel Bendjaber, le but d’Algérie Cyber Market est avant tout de construire un modèle afin de se positionner sur un marché encore vierge. Ce commerçant passionné encourage ainsi la création de sites de e-commerce quels que soient les moyens. «Je préfère de petites initiatives, même imparfaites, que rien du tout car la compétition crée la qualité», avoue-t-il. «Il ne faut pas hésiter et laisser le projet dans le tiroir».

Les petits ruisseaux font les grands fleuves

L’appel semble avoir été entendu par Lamine Ghemati, fondateur du site de e-commerce Tbeznyss.com, lancé le 12 janvier dernier, spécialisé dans la vente de produits électroniques. Ce jeune entrepreneur de 28 ans a élaboré le site avec deux amis pendant deux ans uniquement à l’aide de fonds propres, estimés par l’intéressé, à 500.000 dinars. «Au départ, on souhaitait réaliser notre projet à l’aide de l’ANSEJ mais le dossier a pris tellement de temps pour finir par un refus des banques de nous prêter de l’argent que nous l’avons finalement lancé sans aides extérieures», raconte au téléphone Lamine Ghemati. Grâce à sa formation en informatique, il a développé l’intégralité du site en utilisant la plateforme gratuite en open source « Open Cart », à laquelle il a ajouté des modules payants ou développés par ses soins, afin de la transformer en site de e-commerce adapté à l’Algérie. A la différence de Nechrifenet.com, Tbeznyss.com propose pour ses 80 articles disponibles un paiement en ligne par compte virtuel prépayé epay.dz (https://www.epay.dz/fr). Toujours dans cette volonté d’offrir le maximum des avantages du e-commerce, un service de livraison à domicile a été mis en place pour la wilaya d’Alger et sa périphérie. Bien conscients des «éventuelles craintes ou appréhensions» liées à la nouveauté du marché inconnu, les fondateurs de Tbeznyss.com ont pris soin de rassurer les clients potentiels en détaillant l’ensemble de la procédure d’achat dans les rubriques «A propos de» et «Conditions générales de vente» bien remplies. La première informe ainsi : «[…] Nous tâcherons de répondre à toutes vos questions concernant les produits ou les procédures mises en place pour le traitement de vos commandes». Interrogé sur la rentabilité de l’entreprise qui emploie trois salariés à plein-temps et deux consultants, l’entrepreneur en herbe a eu une réponse similaire à celle du commerçant expérimenté, Djamel Bendjaber : «Ce n’est pas notre objectif à court terme», a-t-il répliqué. «Notre volonté pour l’instant est de développer le e-commerce en Algérie».

Une filière à professionnaliser

Beaucoup reste effectivement à accomplir pour hisser le e-commerce au rang de véritable activité économique. Car, à l’heure actuelle, ce sont surtout les sites amateurs aux nombreuses imperfections qui peuplent la Toile, à l’image du site Fêteshop.fr (http://www.feteshop.fr/index.php?route=common/home) spécialisé dans la vente en ligne d’accessoires de mariage. Construit en une semaine, complété en deux, Fêteshop.fr fonctionne avant tout comme un catalogue en ligne proposant une soixantaine d’articles, de l’aveu de son fondateur Abbas Meziane : «J’ai lancé ce site en août 2012 pour répondre à une demande récurrente de la clientèle de recevoir des échantillons des produits proposés», explique au téléphone ce commerçant de 36 ans, gérant d’un magasin de produits de mariage et de fête à Alger depuis 2002. Créé sans un sou et par une seule personne, le site semble inachevé avec des rubriques vides comme «About us» et «Conditions générales de vente» censées renseigner les internautes sur la procédure d’achat en ligne. Et pour cause, Fêteshop.fr n’a rien d’un site de e-commerce. Le paiement s’effectue par cash au moment de la réception de la commande que le client récupère dans l’une des boutiques partenaires.

Malgré tout, la multiplication des sites de e-commerce algériens a contraint les autorités concernées à s’emparer du sujet. Le Ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a annoncé fin janvier la mise en place «d’une petite commission» composée des représentants du ministère du Commerce, de la Justice et des Télécommunication pour élaborer une plate-forme règlementaire pour le e-commerce et la signature électronique. Car en l’absence d’un cadre légal, toutes les pratiques se côtoient. Les noms de domaine varient du « .dz », au « .com » en passant par le « .fr », sans réelle explication.

Face à ce vide juridique, les acteurs du e-commerce tentent de s’organiser par eux-mêmes. Le fondateur de Tbeznyss.com, Lamine Ghemati envisage de créer une association des acteurs de la vente à distance sur le modèle de ce qui existe déjà en France à travers la Fédération du e-commerce et de la Vente à Distance (FEVAD) (http://www.fevad.com/la-fevad/presentation-de-la-fevad#topContent). Autre initiative : les rencontres du e-commerce organisées à Alger tout au long de l’année 2013 par la société française Octave.biz dont le but est de fédérer le plus de personnes possibles autour de ce marché en pleine expansion, selon les mots du chargé de développement en Algérie, Selim Mazni. Et ainsi amener le e-commerce à devenir un secteur économique structuré et rentable.

 

source: http://www.lequotidien-oran.com/

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Faire une étude de marché

Faire une étude de marché

Pour se projeter dans le temps, il est nécessaire de décrypter le marché et la concurrence.

Sans marché, pas de clients et donc pas d’entreprise. L’étude de marché est un passage obligé pour votre projet de création d’entreprise, et ce quelqu’en soit l’ampleur. Faire une étude de marché c’est identifier l’information dont vous avez besoin, la trouver, l’analyser et l’utiliser. Quelques pistes et conseils pour faire une étude de marché efficace.
Etudier un marché, c’est tout d’abord comprendre l’environnement dans lequel vous allez créer votre entreprise, identifier vos concurrents. Une démarche qui n’est pas toujours prise au sérieux. Ne pensez pas que parce que votre produit est tout à fait nouveau, vous n’avez pas de concurrents. C’est une erreur, car il est rare aujourd’hui de créer un besoin nouveau. Ainsi, trop de personnes créent des entreprises sans étude de marché préalable.Un principe à retenir : si vous n’identifiez aucun concurrent qui fasse le même métier que vous, c’est que vous devez avoir des concurrents indirects, c’est-à-dire qui répondent aux mêmes besoins que votre offre, mais par des moyens différents. Dans ce cas, il faut être plus averti et imaginatif pour détecter cette concurrence. Pour citer un exemple concret, au petit déjeuner, le chocolat en poudre a pour concurrent des produits différents tels que le yaourt ou les céréales. Par ailleurs, il faut identifier les fournisseurs du marché et leurs habitudes, vos clients potentiels, ou encore la réglementation du secteur en question. Le document se veut d’abord être une étude théorique, qui est ensuite complétée par une étude de terrain pour vérification.
  • Etude de marché : quelles sont les questions à se poser ?
  • Que vais-je vendre et surtout à qui vais-je le vendre ?
  • Que vais-je vendre et surtout à qui vais-je le vendre ?
  •  Que vais-je vendre et surtout à qui vais-je le vendre ?
  • A quel besoin mon offre répond-elle ?
  • Comment vais-je vendre ce produit ou ce service ?
  • Quels sont mes concurrents directs et indirects ?
  • Mon marché est-il local, régional ou international ?
  • Quelles sont les caractéristiques du processus d’achat de mon produit ?
  • Où vais-je implanter mon entreprise ?

Mais récolter l’information n’est pas une mince affaire. Trouver une information fiable et à moindre coût reste un défi. Sur Internet par exemple, vous trouverez divers organismes mettant à votre disposition des chiffres et des analyses. L’accès à ces informations peut être payant, mais pas dans tous les cas.

Outre les données disponibles sur la toile, pour trouver une information particulière et sectorielle, consultez les syndicats professionnels, les observatoires économiques et les centres de documentation des chambres de commerce. Ces deux dernières sources sont davantage locales et en contact avec le terrain. Sachez quand même que leur richesse est inégale suivant les régions et dépend largement des moyens dont ils disposent.

Ne négligez pas non plus les sources d’informations qui sont à portée de mains, comme la presse ou même les sommaires d’études qui, par ailleurs, sont payantes. Et pour identifier vos concurrents, n’hésitez pas à consulter tout simplement les Pages Jaunes.

Propos recueillis auprès de Sylvie Fardin.

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