Près de 1 400 petites et moyennes entreprises (PME) et de très petites entreprises (TPE) ont bénéficié du rééchelonnement de leurs dettes, a indiqué, hier, lors de son passage à la Chaîne III de la Radio algérienne, Abderezak Trabelsi, délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF).
Lyas Hallas – Alger (Le Soir) – M. Trabelsi, qui parle d’une «situation provisoire» et non pas d’un «bilan définitif», a estimé le montant des dettes rééchelonnées à 160 milliards de dinars (1,6 milliard d’euros environ) et les agios effacés à 26 milliards de dinars (260 millions d’euros environ). Et de préciser : «Il s’agit pour l’ensemble de crédits à l’investissement», qualifiant ces montants d’«extrêmement importants». Selon lui, les banques se sont basées dans le choix des dossiers éligibles à ce rééchelonnement, décidé à l’issue de la tripartite de mai 2011 et entériné par la loi de finances complémentaire 2011, sur le principe que «les entreprises jugées capable de rebondir, de créer de la richesse et de payer leurs dettes en bénéficient.» Les entreprises n’ayant «aucune chance de rebondir» à cause d’un outil de production «obsolète» ou dont le management «ne rassure pas sur leur avenir» ont été ainsi exclues. Ce faisant, M. Trabelsi a souligné que le volume des «crédits non performants » a commencé à devenir «significatif». «Le recouvrement est une préoccupation des banques et même si les crédits non performants n’ont pas atteint une limite d’alerte qui pourrait mettre le système en péril, ce n’est quand même pas quelque chose de très négligeable», a-t-il déclaré. Et s’il n’a pas donné un chiffre quantifiant les pertes, le délégué de l’Association des banquiers a avancé que les banques algériennes, globalement, «présentent des taux de rentabilité des plus élevés au monde». Il s’est néanmoins réjoui dans ce contexte de la prudence manifestée par les banques, que certains jugent «excessive», vu les surliquidités y dormant : «Je suis heureux de le constater et je trouve qu’il est normal qu’elles soient prudentes, surtout dans ce contexte de turbulence internationale. » A la question de savoir si c’est l’affaire Khalifa qui a poussé les banques à la prudence, M. Trabelsi était catégorique : «Absolument pas ! Certes, cette affaire a créé un traumatisme qui a duré quelques années. Je ne veux pas la négliger non plus. Mais tout mettre sur de telles séquelles serait totalement erroné en termes d’analyse. » Il a établi, par ailleurs, que ce n’est pas la «contrainte financière» qui bloque l’investissement productif en Algérie : «Pour que les banques financent des projets, il faut qu’il y ait une demande. Les opérateurs économiques algériens sont enclins à importer plutôt qu’à investir. C’est vrai que l’effet d’aubaine créé par l’aisance financière du pays ces dernières années peut justifier cet engouement pour les opérations de commerce extérieur. Ce n’est pas aussi pour leur jeter la pierre. Mais je crois que c’est la gestion du processus d’investissement dans sa globalité qui pose problème et les opérateurs économiques trouvent plus de difficultés pour monter des projets d’investissement que dans le négoce ou l’importation. Sinon, un dossier bien ficelé est traité dans un délai très court et le promoteur aura une réponse dans pas plus d’un mois.»

source: Le Soir d’Algérie

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