La rencontre sur la production industrielle nationale aura lieu d’ici la fin du mois de février prochain, apprend-on de sources proches du dossier.Le calendrier arrêté par le ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement retient l’organisation de quatre regroupements régionaux au lieu des dix prévus initialement dans les wilayas d’Oran,  de Constantine, de Ghardaïa et d’Alger, avant la tenue, au courant du premier trimestre de l’année en cours, de la rencontre nationale consacrée à mettre en place un plan de relance industrielle et de la PME-PMI. Le constat fait par le ministère de l’Industrie sur la situation économique algérienne est très négatif.

«La situation actuelle (de la production industrielle, ndlr) est d’autant inacceptable que le marché inférieur, très porteur, est satisfait par le recours aux importations. Dans le même temps, des capacités nationales de production demeurent oisives. Il s’agit de répondre à ce paradoxe en apportant les solutions qui mobilisent l’ensemble des acteurs intervenant directement ou indirectement dans l’acte de production ; c’est là l’objet de la conférence nationale sur la production industrielle», lit-on dans la lettre adressée par le ministère aux walis.

Les rencontres régionales auxquelles prendront part les industriels locaux, les syndicalistes, les experts économiques nationaux, les institutions nationales et territoriales concernées, en plus des membres de plusieurs départements ministériels, ont pour objectif «d’informer, de vulgariser et d’impliquer les opérateurs économiques de chaque région sur la vision et la réflexion engagées par l’Etat concernant la question de la relance industrielle et de recueillir les avis des opérateurs sur tous les aspects relatifs à la promotion du tissu industriel et de la PME», affirment nos sources. «Ces rencontres constituent la première étape d’une démarche «bottom-up»

pour une écoute de proximité. Elle vise une prise en compte des préoccupations des industriels locaux pour l’appropriation d’une politique industrielle partagée et territoriale.

Elles œuvrent à la réactivation des capacités de production sous-utilisés ou oisives et ce, pour assurer une augmentation de la production», lit-on dans un courrier adressé par le ministère à l’ensemble des walis en vue de la préparation de ces rendez-vous.

La conférence nationale permettra «d’identifier les contraintes structurelles et conjoncturelles en vue de mettre en place des contrats de performance par filière avec des objectifs quantifiés». Selon le document élaboré par le ministère de l’Industrie, le gouvernement est décidé à remédier à la faiblesse économique nationale marquée notamment par «un taux de croissance de la production industrielle nationale de 0,8% et un bas niveau de contribution du secteur industriel national au Produit intérieur brut inférieur estimé à 5%».

Les facteurs qui bloquent la relance industrielle et qui «devront être levés» selon les territoires, les régions et les filières se résument en «le vieillissement des équipements, la rupture des approvisionnements, l’accès au crédit d’investissement et d’exploitation, le dysfonctionnement des utilités (électricité, gaz, eau, TIC), l’inadéquation des zones industrielles marquée par la vétusté, l’anarchie et la rétention foncière, l’accès au marché, la faiblesse de la qualité de l’innovation», lit-on dans le diagnostic résumé par le département de Chérif Rahmani, qui a dégagé une profonde réflexion sur la situation industrielle algérienne en faisant appel à des experts exclusivement nationaux.

«Il s’agit de se rendre sur le terrain pour écouter les industriels, les managers, les travailleurs, les associations des professionnels et les acteurs de l’administration locale en vue  de débloquer au plus vite la situation». A long terme, ce projet très ambitieux vise à «aider à la hausse de la production filière par filière et à la création d’un climat d’affaires favorable».

Pour les opérateurs économiques, les efforts de l’Etat doivent être orientés vers «la relance du tissu industriel dormant qui a fait le bonheur de l’industrie algérienne lors de son édification. Cette relance coûterait beaucoup moins cher que les nouveaux investissements en termes de coût et de temps. Cette relance qui garantira l’indépendance industrielle et économique de l’Algérie peut se faire à travers un programme de mise à niveau technologique et financier élaboré par une expertise algérienne».

Ils sont très «optimistes» quant à la démarche «très pragmatique» engagée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le ministre de l’Industrie  Chérif Rahmani et souhaitent que cela ne se transforme pas en «une démarche d’activisme de semblant de type campagne politique, économique et sociale».

 

Source: http://www.algerie360.com