industriel

Une conférence nationale sur le développement industriel prévue en 2013

Une conférence nationale sur le développement industriel aura lieu avant la fin du premier trimestre de l’année 2013, a-t-on appris de source proche de la Centrale en marge du congrès de l’organisation de l’Unité syndicale africaine. La proposition faite par le SG de l’UGTA a eu l’accord du Premier ministre Abdelmalek Sellal.

La conférence, qui doit inclure toutes les parties concernées par la production nationale, notamment les opérateurs économiques publics et privés, l’administration économique et les partenaires sociaux, est destinée selon notre source, à «mettre en place les éléments nécessaires pour la reconstruction de l’économie nationale». La même source a ajouté par ailleurs, que ladite conférence devrait aboutir à une plate-forme de recommandations pour «développer l’outil national de la production formulée par la Centrale syndicale».

«Il est question de renforcer le partenariat entre la formation professionnelle et l’entreprise, développer le tissu local des PME pour lutter contre l’exode des populations, dépénaliser l’acte de gestion et libérer l’initiative des gestionnaires publics, ainsi que la  restauration du crédit à la consommation orienté vers les produits locaux, la révision du Code des marchés publics, la création d’un observatoire national du commerce et le soutien aux entreprises exportatrices», a-ton indiqué.

Pour rappel au dernier conseil interministériel (CIM), il y a près d’un mois, le gouvernement avait instruit la Banque d’Algérie, l’ABEF et les banques de la place, d’aller «immédiatement» vers des facilitations en termes d’octroi de crédits et de gestion bancaire quotidienne. Pour rappel, le Premier ministre avait déclaré lors de la dernière rencontre tripartite qu’il est impératif que notre pays dispose plus de PME et PMI. «Il n’est plus possible de se contenter d’avoir seulement 70 000 PME en Algérie. Il faut faire plus, surtout au regard du contexte international : beaucoup de pays européens et voisins souffrent énormément et nous offrent des capacités», a t il déclaré le jeudi 22 novembre, à l’ouverture des travaux de la réunion de la tripartite Gouvernement, Patronat et Centrale syndicale, à Alger. Et d’ajouter : «Le moment est bien choisi pour mobiliser l’entreprise, qu’elle soit publique ou privée, sans distinction », a t il ajouté à ce sujet. Le Premier ministre a également fait part de son souhait qu’en 2013, un véritable «pacte de croissance» soit créé tout en rappelant la «détermination du gouvernement à prendre en charge les propositions des organisations patronales en vue de «dynamiser» les entreprises et relancer l’investissement productif».

Sellal dira ne pas faire partie de ceux qui parlent de «l’après pétrole» mais de ceux qui défendent une «croissance avec le pétrole» en développant au mieux les capacités dont dispose le pays.

 

Source: Le Soir d’Algérie

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Absentéisme et indiscipline au travail

 

les deux bêtes noires de l’industriel algérien

Au moment où le nouveau gouvernement envisage la promotion de nouveaux investissements productifs au moyen de coûteuses mesures incitatives, des milliers d’actifs industriels se meurent sous les effets conjugués de l’absentéisme, de l’indiscipline et du manque de qualification de la main-d’œuvre.
Dans certaines unités de production que nous avons visitées, les propriétaires des lieux nous ont fait montre de spectacles affligeants d’actifs en perdition, constitués de chaînes de fabrication à l’arrêt en raison de ces fléaux que les pouvoirs publics feignent d’ignorer, quand ils ne les encouragent pas en usant de mesures populistes qui surprotègent les travailleurs au détriment des employeurs. Les industriels, nous apprend un des patrons à qui nous avons rendu visite, sont de plus en plus nombreux à fermer volontairement des chaînes de fabrication, car la poursuite de l’activité n’est économiquement pas viable dans les conditions d’exploitation qui prévalent. L’absentéisme devenu monnaie courante, l’indiscipline au travail auxquels s’ajoute la sous-qualification, rendent impossibles toute velléité d’organisation des process de fabrication et d’augmentation des performances productives.

La désorganisation causée par ces fléaux sociaux qui polluent le monde industriel tire de plus en plus l’outil national de production vers le bas, au point de ne laisser aux propriétaires que l’alternative de la fermeture. Les chaînes de fabrication à l’arrêt sont de ce fait légion avec, à la clé, de nombreux emplois perdus, à l’instar de cette entreprise de la zone industrielle de Rouiba qui a procédé à la fermeture de trois sites de production qui employaient à eux seuls pas moins de 500 ouvriers. «J’ai beaucoup moins de problèmes de gestion et assurément moins de pertes financières en fermant ces chaînes de fabrication qu’en les maintenant en activité», nous affirme le patron de cette société industrielle qui, pour étayer ses propos, exhibe un document faisant état de milliers d’heures d’absences et de sanctions disciplinaires remises en cause par l’Inspection du travail.

«Quand un travailleur licencié pour indiscipline saisit la justice qui continue à fonctionner comme au temps du socialisme, il est pratiquement sûr d’obtenir gain de cause et de copieuses indemnités de licenciement. En quelques années, j’ai été injustement contraint de verser environ 20 milliards de centimes d’indemnisations. C’est intenable et les pouvoirs publics, pourtant bien conscients du problème, feignent de l’ignorer», ajoute t-il non sans amertume.

L’absentéisme, l’indiscipline et le manque de qualification de la main-d’œuvre et, à un degré moindre l’encadrement, constituent comme nous avons pu le constater sur les sites industriels visités une véritable calamité pour les chefs d’entreprise et les responsables de chaînes de fabrication qui souhaitent organiser du mieux possible les process de production.

Le gain facile encourage la fainéantise

Les travailleurs arrivent, en effet, souvent en retard lorsqu’ils ne s’absentent pas carrément sans prévenir. Les fêtes religieuses, notamment les Aïds, sont souvent l’occasion de prolongation d’absences à l’origine de fortes pertes de production. Les unités de production, qu’elles soient de statut public ou privé, sont de ce fait constamment perturbées et les articles fabriqués très souvent affectés par des défauts de fabrication qui prédestinent bon nombre d’entre eux aux rebut. Si les pertes engendrées sont prises en charge par l’Etat pour ce qui est des entreprises publiques (assainissement financiers, subventions, etc.), celles du secteur privé ne bénéficient par contre pas de ce privilège. Elles ne peuvent compter que sur elles-mêmes, leurs pertes financières tournant, comme c’est souvent le cas, à la faillite. D’où leur légitime prudence.

Les absences et l’indiscipline ne sont, par ailleurs, pas faites pour favoriser des actions de formation au profit des ouvriers manquant de qualification, ce qui, à l’évidence, maintient les entreprises industrielles algériennes dans un état de sous-compétitivité permanent. Les formations qualifiantes n’ouvrant pas droit à de substantiels gains salariaux, les ouvriers auraient tendance à ne pas les prendre au sérieux, quand ils ne prennent pas prétexte d’indispositions momentanées pour les éviter. A l’origine de l’absentéisme et de l’indiscipline au travail, tous les industriels que nous avons interrogés sont unanimes à incriminer en premier lieu le marché informel, qui permet à certains travailleurs de gagner en quelques journées ce qu’ils gagnent en un mois à l’usine. Le gain facile a perturbé la morale qui prévalait chez les travailleurs algériens avant l’avènement de ce fléau.

Ces derniers ne tiennent plus à leur travail et encore moins à leur formation comme par le passé, nous apprend un des industriels concernés, profondément convaincu que l’argent facile du «trabendo» a dévoyé l’Algérien en général et les travailleurs en particulier. Outre la concurrence déloyale que l’informel et la contrefaçon livrent aux industriels algériens, ces deux fléaux ont, en effet, la particularité de pervertir les travailleurs en les rendant moins besogneux et davantage portés sur le gain facile. Et, il n’est à l’évidence pas facile d’asseoir une économie productive et performante avec de telles tares sociales. L’absentéisme et l’indiscipline au travail étant en grande partie générés par les pratiques lucratives informelles, ce sont ces dernières que les autorités politiques algériennes devraient s’ingénier à combattre. L’intention étant ouvertement proclamée par le nouveau gouvernement, il est attendu de lui qu’il agisse fermement en s’attaquant au menu fretin, mais également aux maillons forts de la chaîne.

 

Source: El Watan

 

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