Seulement 15% des entreprises algériennes ont une adresse électronique

Peut-on parler de la sécurité de l’information, plutôt l’introduction du système de management de sécurité de l’information (SMSI), quand on sait, qu’à l’heure actuelle des choses, seulement 15 % de nos entreprises sont connectées au réseau Internet et à peine 9% ont une adresse électronique ? Telle est la première question posée par des invités aux initiateurs de la rencontre sur «la sécurité des systèmes informatiques», organisée par le cabinet «Ernest & Young», hier à l’hôtel Hilton.

L’expert de ‘Ernst & Young’, Abdelkader Sofiane Chafai, Senior manager IT advisory, au bureau d’Alger a insisté pour affirmer «qu’aucune entreprise algérienne, qui se place sur un marché concurrentiel, n’est à l’abri d’un incident de sécurité», en précisant que «même si l’entreprise s’abstient d’ouvrir, par exemple, des comptes sur Facebook, les employeurs de l’entreprise peuvent le faire à titre privé» et d’insister sur «la nécessité de sensibiliser le staff sur l’utilisation des technologies de l’information, tout en assurant la sécurité des données». Car et selon le conférencier, la cybercriminalité vient de la négligence des utilisateurs. Pour le conférencier, la prise de conscience est déjà là et les entreprises algériennes, qu’elles soient étatiques ou privées, expriment le besoin de se prémunir, à un certain seuil, contre les incidents de sécurité informatique. Face à cette prise de conscience, Philippe Ausseur, Partner Advisory, au bureau de Paris, a lancé un appel aux acteurs concernés «algériens», ceux qui veulent participer à la prochaine enquête d’ «Ernest &Young» de rentrer en contact avec le cabinet «car dorénavant les entreprises algériennes seront concernées par ces études mondiales sur le système d’informations».

Philippe Ausseur a reconnu: «nous n’avons pas de données sur la sécurité informatique en Algérie».

Cette rencontre a permis aux invités de mettre le doigt sur un certain nombre de problèmes qui entravent l’introduction des procédés de sécurité informatique. Les intervenants ont soulevé le manque de spécialisation, autrement dit, manque de ressources qualifiées. «Nos jeunes ingénieurs apprennent le métier sur le tas, mais ils ont toujours un déficit en matière de connaissances», dira Sofiane Chafai, en préconisant la mise en place d’un cursus spécialisé dans la matière.

D’autres ont évoqué le problème de réglementation qui, mis à part celle des banques, est encore embryonnaire dans d’autres secteurs en ce qui concerne la protection informatique. Ainsi que le problème financier, les contraintes budgétaires qui sont un frein au bon fonctionnement de la sécurité informatique.

Les analystes prédisent qu’en 2016, 10 milliards de smartphones, téléphones et tablettes numériques seront en circulation, d’où la nécessité d’asseoir des systèmes de protection et de sécurité adéquats. Les intervenants sont unanimes pour affirmer que les entreprises algériennes, à l’instar des entreprises mondiales, doivent adopter une approche globale de sécurité informatique et rompre avec «les solutions de pompiers».