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Les sites de e-commerce en Algérie: une offre en quête de demande

En dépit du fait que l’Algérien ne soit pas encore tout à fait prêt à acheter en ligne, compte tenu des problèmes et contraintes liés au paiement électronique, et en attendant le développement et la généralisation de ce mode de paiement, il faut dire qu’il y a encore du chemin à faire pour que ce créneau s’érige en une réelle branche économique en Algérie.

Cet état de fait n’a pas découragé certaines entreprises à investir dans la création de sites internet de vente en ligne, à l’image de tbeznyss.com, nechrifenet.com ou encore guiddini.com qui proposent des moyens de paiement alternatifs, à savoir : le service e-pay, le paiement via CCP ou par chèque bancaire ou encore le paiement à la livraison.

Toutefois, il y a lieu de se demander si ces entreprises se placent dans une logique classique selon laquelle toute offre serait créatrice de sa propre demande. Autrement dit, en proposant la vente en ligne, ces entreprises viseraient- elles la stimulation de l’achat en ligne ? Ou alors, y aurait-il d’autres motivations derrière cet investissement ?  Mr Mourad Mechta, gérant de l’entreprise EURL Guiddini E-commerce E-marketing veut bien à la fois familiariser les citoyens et entreprises avec l’achat en ligne et stimuler l’action des pouvoirs publics en faveur de ce nouveau type de commerce, notamment par l’élaboration d’un cadre réglementaire qui organise le e-commerce. Il précise aussi qu’il y aurait une faible demande de la part des clients, surtout les particuliers. En effet, le nombre de commandes journalières ne dépasse pas les 3.

Quant aux commandes enregistrées depuis la création du site fin 2009, celles-ci s’élèvent à 321 commandes et seulement 148 livraisons effectuées durant la même période, le reste des commandes étant annulées ou non payées. Cette situation se justifierait selon Mr Mourad Mechta par le manque de communication envers les clients concernant les opportunités liées à l’achat en ligne, notamment la possibilité d’acheter moins cher, car les coûts fixes engagés par les entreprises de e-commerce sont moindres (moins d’effectifs), elles peuvent ainsi vendre à moindre coût par rapport au commerce traditionnel.

Faire oublier OUSRATIC et FAUDTIC

Les actions de communication sont à mettre en œuvre par les pouvoirs publics, car cela représente un investissement lourd à assumer par les entreprises qui activent dans le e-commerce et qui sont souvent créées par de jeunes innovateurs aux budgets minimes. Ainsi, un groupement d’entrepreneurs a déposé auprès de l’autorité compétente une demande visant le financement de spots publicitaires pour sensibiliser le consommateur aux opportunités liées à l’achat en ligne.

Par ailleurs, Mourad Mechta insiste sur le fait que son entreprise comme celles faisant partie de la même catégorie ne sont qu’un intermédiaire entre le fournisseur de produits et l’acheteur. Il y a donc des efforts à faire de la part des fournisseurs quant au respect des délais, de la qualité et la disponibilité des produits. Il pose également le problème de la non-conformité des produits locaux aux normes internationales, ce qui empêcherait la vente en dehors du territoire national et donc l’exportation vers des pays qui sont à cheval sur le respect des normes, soucieux de protéger le consommateur.

Dans l’ensemble, il y a lieu de relever que la démarche fondamentale est bien la communication, il est indispensable pour les pouvoirs publics de fournir les informations nécessaires pour expliquer le fonctionnement du e-commerce afin de pouvoir le développer ensuite. Il faudrait regagner la confiance des citoyens, surtout après l’échec des deux projets initiés par le ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, à savoir Ousratic et Faudtic. Il convient également d’élaborer un texte de loi qui puisse protéger le consommateur de toute éventuelle arnaque et pallier les carences en matière de législation ayant trait au e-commerce.

Par ailleurs, il est clair qu’au-delà des limites existantes en matière d’infrastructures et d’accès à Internet, il y a des efforts à faire en termes de management. Si le secteur des TIC a besoin de profils techniques tels que les informaticiens, il a également besoin de managers, de bon managers qui seraient capables de concevoir des stratégies en tenant compte des spécificités de  l’environnement du pays. Avant de parler de e-commerce, il faudrait d’abord changer les mentalités, les comportements et les habitudes de chacun, ce qui constitue un changement culturel à gérer. Or, il est communément admis que les individus ont tendance à résister au changement. Ce serait, selon Aubert, une sorte de réaction naturelle, légitime d’un système social pour se protéger d’une nouvelle situation qu’il perçoit comme menaçante. Néanmoins, la résistance au changement n’est pas irrémédiable, il est donc nécessaire de conduire le changement pour aplanir les résistances humaines. Pour reprendre Charles Kettering, «le monde déteste le changement, c’est pourtant la seule chose qui lui a permis de progresser.»

Source: http://www.elwatan.com

 

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Le commerce en ligne en Algérie : d’énormes potentialités en perdition

Le e-commerce semble avoir du vent en poupe en Algérie. Plus d’un tiers des internautes algériens ont tendance à favoriser les achats en ligne si l’on se réfère aux résultats d’une enquête réalisée par Webdialna, pour sa 4e édition, portant sur les usages, les perceptions des internautes algériens et l’intérêt des Algériens pour le e-commerce.

L’étude en question fait ressortir que, sur les 13 600 internautes interrogés, 36% d’entre eux souhaiteraient avoir une carte de paiement électronique afin de pouvoir commander des biens et services sur la toile.  Cependant, les statistiques communiquées par Internet World Stats pour l’année 2012 révèlent que l’Algérie compte 5,2 millions d’internautes et le taux de pénétration d’Internet est estimé à 14%.
Il est clair que le pays détient un des taux de pénétration les plus bas au Maghreb. En effet, l’Algérie se place derrière ses voisins directs qui sont la Libye, la Tunisie et le Maroc. Ces derniers détiennent respectivement des taux de pénétration de 17%, 39,1% et 51%. De là, deux questions se posent : nombreux soient-ils, les internautes algériens qui semblent rêver de pouvoir commander des biens ou des services sur Internet sont-ils réellement prêts à le faire ? Le citoyen est-il prêt à développer cette culture d’aller faire ses courses sur Internet ? Pour de nombreux spécialistes en la matière, les conditions d’enseignement actuelles ne favorisent pas le développement du e-commerce.

 

Source: http://www.elwatan.com

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Les sites de e-commerce en Algérie vont s’organiser en association

Malgré l’absence du paiement en ligne, le e-commerce se déploie progressivement en Algérie à travers l’apparition de plusieurs sites marchands. Faute de réglementation pour cadrer le secteur, la qualité de ces sites demeure, pour l’instant, inégale. Au-delà du résultat immédiat, toutes ces tentatives ont le mérite de poser les bases d’un nouveau marché promis à une expansion rapide.

« Notre projet arrive peut-être un peu tôt compte tenu de la situation actuelle du commerce en ligne en Algérie », affirme le fondateur du site Nechrifenet.com (http://www.nechrifenet.com/), Djamel Bendjaber, dont la société Sarl Algérie Cyber Market a entrepris depuis deux ans d’importants investissements dans le e-commerce. Ce commerçant de 48 ans, à la tête d’une société de distribution, au chiffre d’affaires de 400 millions de dinars pour l’année 2012, a vu grand pour son entreprise de e-commerce qui emploie 25 personnes. Nechrifenet.com, lancé le 16 janvier dernier, propose 500 produits à la vente dans les secteurs de l’équipement maison, l’électroménager, la téléphonie, l’informatique, la puériculture, etc. Chaque produit est accompagné de photographies de qualité prises sous différents angles et d’une notice détaillée. Pour toute question, une assistance téléphonique est disponible 5 jours sur 7.

« On n’a rien inventé, on n’a fait que copier des modèles existant en les adaptant à l’Algérie », prend soin de préciser Djamel Bendjaber. En l’absence de cartes de crédit, Nechrifenet.com propose un paiement par virement ou par chèque. A défaut d’un service postal efficace, la livraison s’effectue à travers un réseau de points relais. Le fondateur de Nechrifenet.com en aurait-il «trop fait» ? Qu’importe le résultat, pour Djamel Bendjaber, le but d’Algérie Cyber Market est avant tout de construire un modèle afin de se positionner sur un marché encore vierge. Ce commerçant passionné encourage ainsi la création de sites de e-commerce quels que soient les moyens. «Je préfère de petites initiatives, même imparfaites, que rien du tout car la compétition crée la qualité», avoue-t-il. «Il ne faut pas hésiter et laisser le projet dans le tiroir».

Les petits ruisseaux font les grands fleuves

L’appel semble avoir été entendu par Lamine Ghemati, fondateur du site de e-commerce Tbeznyss.com, lancé le 12 janvier dernier, spécialisé dans la vente de produits électroniques. Ce jeune entrepreneur de 28 ans a élaboré le site avec deux amis pendant deux ans uniquement à l’aide de fonds propres, estimés par l’intéressé, à 500.000 dinars. «Au départ, on souhaitait réaliser notre projet à l’aide de l’ANSEJ mais le dossier a pris tellement de temps pour finir par un refus des banques de nous prêter de l’argent que nous l’avons finalement lancé sans aides extérieures», raconte au téléphone Lamine Ghemati. Grâce à sa formation en informatique, il a développé l’intégralité du site en utilisant la plateforme gratuite en open source « Open Cart », à laquelle il a ajouté des modules payants ou développés par ses soins, afin de la transformer en site de e-commerce adapté à l’Algérie. A la différence de Nechrifenet.com, Tbeznyss.com propose pour ses 80 articles disponibles un paiement en ligne par compte virtuel prépayé epay.dz (https://www.epay.dz/fr). Toujours dans cette volonté d’offrir le maximum des avantages du e-commerce, un service de livraison à domicile a été mis en place pour la wilaya d’Alger et sa périphérie. Bien conscients des «éventuelles craintes ou appréhensions» liées à la nouveauté du marché inconnu, les fondateurs de Tbeznyss.com ont pris soin de rassurer les clients potentiels en détaillant l’ensemble de la procédure d’achat dans les rubriques «A propos de» et «Conditions générales de vente» bien remplies. La première informe ainsi : «[…] Nous tâcherons de répondre à toutes vos questions concernant les produits ou les procédures mises en place pour le traitement de vos commandes». Interrogé sur la rentabilité de l’entreprise qui emploie trois salariés à plein-temps et deux consultants, l’entrepreneur en herbe a eu une réponse similaire à celle du commerçant expérimenté, Djamel Bendjaber : «Ce n’est pas notre objectif à court terme», a-t-il répliqué. «Notre volonté pour l’instant est de développer le e-commerce en Algérie».

Une filière à professionnaliser

Beaucoup reste effectivement à accomplir pour hisser le e-commerce au rang de véritable activité économique. Car, à l’heure actuelle, ce sont surtout les sites amateurs aux nombreuses imperfections qui peuplent la Toile, à l’image du site Fêteshop.fr (http://www.feteshop.fr/index.php?route=common/home) spécialisé dans la vente en ligne d’accessoires de mariage. Construit en une semaine, complété en deux, Fêteshop.fr fonctionne avant tout comme un catalogue en ligne proposant une soixantaine d’articles, de l’aveu de son fondateur Abbas Meziane : «J’ai lancé ce site en août 2012 pour répondre à une demande récurrente de la clientèle de recevoir des échantillons des produits proposés», explique au téléphone ce commerçant de 36 ans, gérant d’un magasin de produits de mariage et de fête à Alger depuis 2002. Créé sans un sou et par une seule personne, le site semble inachevé avec des rubriques vides comme «About us» et «Conditions générales de vente» censées renseigner les internautes sur la procédure d’achat en ligne. Et pour cause, Fêteshop.fr n’a rien d’un site de e-commerce. Le paiement s’effectue par cash au moment de la réception de la commande que le client récupère dans l’une des boutiques partenaires.

Malgré tout, la multiplication des sites de e-commerce algériens a contraint les autorités concernées à s’emparer du sujet. Le Ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a annoncé fin janvier la mise en place «d’une petite commission» composée des représentants du ministère du Commerce, de la Justice et des Télécommunication pour élaborer une plate-forme règlementaire pour le e-commerce et la signature électronique. Car en l’absence d’un cadre légal, toutes les pratiques se côtoient. Les noms de domaine varient du « .dz », au « .com » en passant par le « .fr », sans réelle explication.

Face à ce vide juridique, les acteurs du e-commerce tentent de s’organiser par eux-mêmes. Le fondateur de Tbeznyss.com, Lamine Ghemati envisage de créer une association des acteurs de la vente à distance sur le modèle de ce qui existe déjà en France à travers la Fédération du e-commerce et de la Vente à Distance (FEVAD) (http://www.fevad.com/la-fevad/presentation-de-la-fevad#topContent). Autre initiative : les rencontres du e-commerce organisées à Alger tout au long de l’année 2013 par la société française Octave.biz dont le but est de fédérer le plus de personnes possibles autour de ce marché en pleine expansion, selon les mots du chargé de développement en Algérie, Selim Mazni. Et ainsi amener le e-commerce à devenir un secteur économique structuré et rentable.

 

source: http://www.lequotidien-oran.com/

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