Jeunes, ambitieux et férus de TIC, les membres de « Handis », le projet qui a décroché le premier prix de la « Startup Weekend-Oran » et s’est frayé une place à l’incubateur « Technobridge » de l’INTTIC, parlent de leur aventure. L’euphorie de la distinction passée, ou presque, Maghreb Emergent les a rencontrés.

Ils ont entre 14 et 30 ans, les six membres de l’équipe de « Handis », un projet de cloud computing destiné aux professionnels du secteur du bâtiment et ils n’en reviennent pas encore de leur victoire. Rencontrés une semaine après la finale de la Startup Weekend-Oran (SWO), qui s’est tenu du 11 au 13 avril, à l’Institut National des Télécommunication et des Technologies de l’Information et de la Communication (INTTIC), ils racontent leur cheminement. Le plus âgé de l’équipe a 30 ans. Le plus jeune en a 14. Leurs domaines de compétences sont également divers : architecture, informatique, génie-civil, planification et statistiques ou encore technologies de l’information et la communication (TIC). Tous ne se connaissaient pas directement avant de se réunir autour du projet « Handis ». Le maillon fort de la bande est composé de Yacine Ikkache et Riad Kada Aïssa, deux amis dans la vraie vie. Le premier est le spécialiste en TIC. Le second, est architecte de formation.

L’idée de base de « Handis » est l’œuvre de Yacine Ikkache. Elle est surtout le fruit d’expériences croisées acquises dans des domaines professionnels divers. Pour ce natif du quartier d’Eckmuhl à l’ouest d’Oran, titulaire d’un magister en TIC, décroché à l’INTTIC, le labeur n’est pas un vain mot. Il est actuellement doctorant à l’Université d’Oran, même si sa carrière professionnelle est bien entamée. Enseignant d’informatique en tant que maître assistant à l’université de Mascara, il donne également des cours de mathématiques, entre autres à « Yacine académy », un site de formation et de soutien scolaire en ligne qu’il a mis au point avec quelques amis. Mais avant cela, Yacine a mis ses connaissances dans le domaine des TIC au service d’ISSAL, un « Cloud Service Provider », avant d’exercer dans le consulting en réseaux et télécoms auprès d’entreprises activant dans le secteur du bâtiment.

L’idée de « Handis » est aussi le fruit d’une multitude de rencontres et d’une polyvalence dans le parcours comme le souligne le concerné. C’est aussi l’avis de Riad Kada Aïssa. Cet architecte est également amateur de tout ce qui est design et graphisme. A 26 ans, il vient de lancer son propre bureau d’étude, « Afak ».

L’équipe est également composée de Abdelhak Sidi Ali Mebarek, le plus jeune de la bande qui a à peine 14 ans, dont le grand frère, Mahfoud, un ancien de l’INTTIC est un camarade de Yacine. Le jeune Abdelhak est encore collégien, mais sa passion pour l’informatique, et pour le graphisme en particulier, lui ont value d’être le designer de l’équipe au SWO. C’est lui qui a conçu les sites « Yacine Academy » et de « Afak ». Abed Reguieg, 30 ans, ingénieur en génie-civil de l’USTO, et responsable de BETEC, un bureau d’étude technique, fait aussi parti de l’équipe. Le marketeur de « Handis » n’est autre que Ziani Ayoub, 26 ans, ingénieur en planification et statistique de l’Ecole nationale supérieure des statistiques et économie appliquée (ENSSEA).

Ce jeune originaire de Blida a fait la connaissance Riad Kada Aïssa à bord d’un avion qui les emmenait au Maroc pour prendre part à un concours d’inventions. La « Dream Team » est complétée par Bouazza Mohamed, 26 ans, titulaire d’un master en informatique de l’USTO, en spécialité système d’information. Il exerce actuellement en tant que développeur web applications chez ISSAL.

La naissance d’une idée

Lorsqu’il faisait du consulting en réseaux et télécoms, auprès d’une boite activant dans le domaine des études en bâtiment, Yacine Ikkache a pu constater « toute la difficulté pour un maitre d’ouvrage de trouver les compétences dont il a besoin, mais aussi pour assurer la coordination entre les différents intervenants, pour un gain de temps et d’argent », raconte-t-il. « Je me suis alors dit, pourquoi ne pas concevoir un système qui facilite cette collaboration et cette coordination des actions », dit-il encore. Et de poursuivre : « L’idée était à ce stade assez sommaire. Mais elle méritait réflexion tant elle répondait à un besoin bien réel. Je me rappelle qu’avec Riad (l’architecte) on avait réussi à mettre le doigt sur les failles qui entravait cette coordination. On avait une idée sur les réponses techniques à apporter grâce, notamment, aux notions de cloud computing que j’avais acquises auprès de ISSAL. Il nous manquait juste le business model ». Notre réflexion visait à mettre au point une plateforme collaborative qui servirait d’interface entre les maitres d’ouvrage et les maitres d’œuvre. Les premiers auront la possibilité de trouver un éventail de choix de compétences, alors que les seconds auront la possibilité de décrocher des marchés plus facilement, contournant ainsi le système actuel qui s’appuie plutôt sur les réseaux de connaissances que sur les arguments de compétences et de compétitivité. La plateforme se présente, affirme Yacine Ikkache comme le garant à ce que la commande du maitre d’ouvrage soit satisfaite pour que dès lors, les honoraires du prestataire soient versés. Autre argument non négligeable, le maitre d’ouvrage, grâce à la technologie de cloud computing, peut à tout moment consulter l’état d’avancement de sa commande. C’est la force technologique de cette idée. Pour l’équipe de « Handis », il sera question au niveau de l’incubateur de l’INTTIC, de peaufiner le business model du projet pour le rendre opérationnel.

 

Source: http://www.lequotidien-oran.com