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Algérie-Allemagne : La règle 51/49, obstacle pour l’investissement étranger

Le ministre de l’Economie du land Baden-Württemberg estime que « la règle 51/49 peut être un obstacle psychologique pour l’investissement étranger en Algérie ».

Accompagné d’une vingtaine de représentants de divers horizons de l’industrie allemande (député de l’opposition, fédérations et organisations patronales, agence commerciale, la chambre des ingénieurs, chefs d’entreprises (génie civil, mécanique…), Nils Schmid est venu à Alger pour 24h, en vue de rencontrer les ministres algériens chargés des secteurs économiques et en connaître leurs demandes en la matière. «J’ai rencontré le ministre des Transports, de l’Energie, de l’Industrie-PME et celui des Travaux publics, j’ai eu avec chacun d’entre eux des entretiens intensifs, j’ai eu d’importants contacts politiques, nous cherchons du concret pour les entreprises allemandes », nous a déclaré le ministre de l’Economie du land Baden-Württemberg dans la soirée du lundi au cours d’une réception organisée en son honneur et sa délégation par l’ambassadeur d’Allemagne à Alger.

Le ministre du land le plus industrialisé de la République fédérale d’Allemagne est venu pour s’imprégner des projets industriels que l’Algérie programme de réaliser. «Nous sommes venus nous renseigner d’abord sur les projets initiés par les différents ministères, nous avons discuté de quelques-uns assez privés avec le ministre de l’Industrie », a-t-il fait savoir. Il annonce la tenue le 19 février prochain dans son land d’une journée sur la sous-traitance automobile à laquelle il souhaite que les Algériens participent. « Notre land est le berceau de l’industrie automobile, nous avons une centaine de sous-traitants très performants, les Algériens pourront venir voir sur place », nous a-t-il dit en lançant qu’il aimerait bien recevoir des ministres algériens. «Nous les avons invités, nous espérons qu’ils viendront », indique-t-il.

Nils Schmid nous apprend que le ministère de Rahmani prépare pour cette année une plate-forme d’informations sur le secteur de l’industrie algérienne. «C’est une opportunité pour les entreprises allemandes, c’est important pour les PME allemandes d’être informées assez tôt pour pouvoir intervenir efficacement sur le marché algérien.» Il pense en outre organiser dans son land une rencontre en mai prochain pour faire rencontrer les opérateurs industriels des deux pays. Le ministre de l’Economie a, par ailleurs, eu des discussions avec le ministre de l’Energie et des Mines. «Nous avons beaucoup parlé sur la recherche appliquée dans les énergies renouvelables, les instituts de recherche en géologie, la cartographie, M. Yousfi nous a proposé de faire explorer par nos experts des terrains géologiques, nous recevrons aussi en Allemagne des experts algériens à cet effet », nous a affirmé Nils Schmid.

Le responsable allemand estime que non seulement «l’Algérie est le plus gros marché dans le monde arabe et l’Afrique », mais «elle a aussi lancé un important plan quinquennal avec des perspectives très ambitieuses ». Il assure à ce titre que « nous sommes très forts dans la mécanique, l’électronique, le génie civil et bien d’autres activités industrielles diverses, nous pouvons nous engager dans des partenariats très équilibrés, nos entreprises sont prêtes à investir en Algérie».

Le ministre avouera cependant qu’il sera difficile pour les PME de sa région de se plier à la règle 51/49 parce que, nous a-t-il expliqué, «nos PME sont pratiquement toutes gérées par des groupes familiaux, elles préfèrent donc être majoritaires dans un partenariat parce qu’elles cherchent la proximité avec leurs clients ». La règle 51/49 consacrée par la loi de finances 2009 pose ainsi problème aux entreprises allemandes. «C’est difficile pour nos PME de l’accepter, elle peut s’avérer un obstacle psychologique pour l’investissement étranger en Algérie, c’est dommage», regrette-t-il. Nils Schmid tente de positiver en estimant que « ce n’est pas un obstacle énorme, mais c’est la réalité, il faut reconnaître que c’est difficile pour les PME allemandes de faire avec ». Il profitera pour assurer que «nos PME sont très compétentes, il faut trouver une solution si l’Algérie veut en profiter ».

Le ministre posera en outre les problèmes « des marchés publics et des avis d’appels d’offres ». Il fait savoir que les marchés publics sont trop lourds pour les PME, elles refusent de les prendre. Cherif Rahmani a proposé, selon lui, la création d’un partenariat pour résoudre ce problème.

 

Source: http://www.lequotidien-oran.com

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Investissements étrangers : le FCE réclame l’assouplissement de la règle 49/51%

Le Forum des chefs d’entreprises (FCE) réclame toujours un réaménagement de la règle des 49/51% relative à l’investissement étranger, selon son président, Réda Hamiani.

«Nous ne demandons pas sa suppression, nous voulons qu’elle soit modulée selon les cas», a indiqué, hier à Alger, M. Hamiani, lors du forum du quotidien Liberté. Selon lui, cette règle, adoptée dans le cadre de la loi de finances pour 2009, «effraie» les PME-PMI qui souhaiteraient investir dans le pays et ne tient pas compte de la réalité de l’économie nationale qui devrait être «attractive» et non  «répulsive».M. Hamiani a également évoqué la répartition du capital entre l’investisseur étranger et l’associé algérien (30/70%) relatif à l’investissement commercial ou de services. «Nous somme perplexes et médusés que la réglementation favorise le commercial au détriment de l’industriel», a-t-il encore regretté. Le FCE a suggéré que cette règle soit uniquement appliquée aux secteurs jugés stratégiques, tels que la téléphonie, les banques et les hydrocarbures.

Aux dires de l’orateur, le Conseil national de l’investissement constitue un cadre idoine pour traiter au cas par cas les dossiers de partenariat entre nationaux et étrangers. A propos du taux de croissance de 2,6% enregistré par l’Algérie en 2012, le conférencier s’est dit «déçu». «C’est insuffisant. Pourtant, l’Algérie a mis beaucoup d’argent dans le développement de ses infrastructures», a déploré le président du FCE, qui s’interroge sur la capacité de l’économie nationale à absorber 350 000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail.

Le taux de croissance devrait atteindre 3,4% en 2013 et 4,5% en 2014, selon les prévisions du FMI.
Par ailleurs, la poussée inflationniste «inquiète» aussi le FCE, selon son président. «La grosse difficulté, c’est le retour de l’inflation. Elle est en moyenne de 8%», dit-il, précisant qu’elle menace l’économie nationale. Ce retour de l’inflation est la conséquence logique, a-t-il expliqué, de la hausse des salaires en 2012. «L’Etat, afin d’acheter la paix sociale, a été extrêmement généreux. Nous avons un écart important entre la distribution des revenus et la production», a-t-il souligné, notant que les importations de l’Algérie ont augmenté de 400% entre 2000 et 2012.

M. Hamiani a rappelé que la Banque centrale, dans un effort de maîtrise de l’inflation, a opéré une ponction de 250 milliards de dinars sur le marché comme elle a exigé des banques des efforts supplémentaires en fonds propres. Reste que le marché informel alimente et accentue cette inflation. Pour M. Hamiani, la solution demeure dans l’encouragement de la production et la relance de l’industrie nationale. Évoquant enfin les sempiternels problèmes liés au climat des affaires, l’accès au foncier et au financement, le conférencier semble fonder beaucoup d’espoirs sur l’équipe du Premier ministre pour donner un coup de pied dans la fourmilière.

 

Source: http://www.elwatan.com

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