La place du secteur privé dans l’économie, ses possibilités d’accès au financement bancaire, la modernisation du système financier, le développement de la Bourse d’Alger, la relation banque-entreprise, l’ouverture du capital bancaire au privé national et divers autres thèmes en rapport avec l’environnement de l’entreprise figurent à l’ordre du jour de cette rencontre qui a été organisée, par le FCE, à l’hôtel El-Aurassi ce matin.

Placée sous le haut patronage du Président de la République, les journées de l’entreprise algérienne, un évènement qui devrait se tenir annuellement, sera consacrée cette année au thème « L’entreprise algérienne face au système financier et bancaire national : une relation plus efficace à construire ». Le FCE qui n’a de cesse plaidé pour l’amélioration du rôle et l’efficience du système financier national considère, à ce propos que, pour « promouvoir efficacement la croissance et le développement, il faut nécessairement replacer l’entreprise au centre des politiques économiques à mener ». Le Forum relève, en fait, que l’accès au crédit bancaire classique « fait face à de multiples contraintes », alors que l’option pour d’autres sources de financement « accuse d’importants retards, qu’il s’agisse du marché obligataire, du marché boursier, du capital-risque, du leasing, etc. ».
Aussi, l’amélioration de la relation banque-entreprise s’impose avec insistance, souligne le FCE qui plaide pour la refondation de ce rapport banque-entreprise sur « des bases solides et plus équilibrées » étant considéré comme « problématique et inefficace ». Dans son analyse, le Forum des chefs d’entreprises a, depuis toujours, « considéré que seules des politiques publiques résolument centrées sur l’entreprise sont de nature à promouvoir efficacement la croissance et le développement économique et social dans notre pays ». Dans le même ordre d’idées, il est souligné que « le système financier et bancaire algérien a besoin de combler des retards dans plusieurs domaines, s’il veut être en mesure de répondre aux attentes du monde des entreprises ». Aussi, en dépit du poids du secteur privé dans la production de valeur ajoutée, de plus en plus prédominant, jusqu’à atteindre les 90% du PIB hors hydrocarbures, le secteur bancaire national reste fortement « étatisé excluant quasiment toute initiative privée ». Le FCE relève, dans le même sens, que l’accès au crédit demeure pour les entrepreneurs un obstacle au développement de leurs investissements, à un moment où les statistiques officielles de la Banque d’Algérie laissent apparaître un excès de liquidités sans précédent au niveau des banques.
De même, si les instruments qui permettent de répondre aux besoins de financement dans une économie moderne sont disponibles, « en revanche, les conditions actuelles de leur fonctionnement restent encore très souvent aléatoires ». L’activité de financement des entreprises étant un élément pivot dans les performances de toutes les économies, « sa régulation est une dimension essentielle des politiques de régulation des pouvoirs publics dont l’intervention influence fortement la relation entre les deux partenaires ». Dans cet esprit, le FCE préconise un débat qui aborderait un certain nombre de questions spécifiques au contexte algérien telles que : le développement du réseau bancaire national, le développement de la carte de paiement dans les transactions commerciales, la mise en place d’un système de couverture des risques de change, la dépénalisation de l’acte de gestion qui limite durement l’initiative des banquiers, etc. Des questions qui pourraient être traitées dans le cadre d’une concertation mieux organisée entre banques et entreprises, par exemple, à travers la création d’une association nationale des usagers de banque, un projet qui fait partie des propositions du FCE. Est-il utile de rappeler que le thème de ces journées était déjà inscrit parmi les 50 mesures retenues lors du dernier symposium organisé en mars dernier.