Création d’une société mixte de sidérurgie

L’Algérie et le Qatar ont paraphé, hier, un accord pour la création d’une société mixte de sidérurgie.

L’annonce a été faite hier par le ministre qatari de l’Economie et des Finances, Youcef Hussein Kamel, en visite à Alger à l’occasion de la tenue des travaux de la commission bilatérale algéro-qatarie. Il y a lieu de rappeler qu’un mémorandum d’entente avait été signé entre les deux pays, début juillet dernier, pour la réalisation d’un complexe sidérurgique dans la zone industrielle de Bellara, à Jijel, d’une capacité globale de 5 millions de tonnes/an. Le document avait été signé par le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi, et le ministre qatari de l’Economie et des Finances. Au départ, le futur complexe sidérurgique de Bellara produira 2,5 millions de tonnes d’acier/an, avant de passer à 5 millions de tonnes/an.

L’usine en question fabriquera notamment de l’acier plat et des aciers spéciaux qui serviront à développer l’industrie du rail en Algérie. Notons que la demande algérienne en produits sidérurgiques est de 5 millions de tonnes/an. Le pays en importe chaque année l’équivalent de 10 milliards de dollars, soit près de 20% de sa facture d’importation globale.
Pour ce qui est du partenaire qatari, les spécialistes affirment que, comparée à d’autres sociétés d’acier, l’avantage de Qatar Steel consiste dans le fait que ses pôles de production sont basés sur la réduction directe, qui utilise des énergies plus propres.
Pour Réda Amrani, consultant en économie industrielle et expert en sidérurgie, ce futur complexe devrait permettre, entre autres, de «résorber le déficit actuel en produits de sidérurgie, renouveler les gazoducs et développer le rail».

L’expert, qui regrette que l’Algérie n’ait pu développer toute seule son industrie sidérurgique dans les années 1980, pense que «le partenaire qatari est tout de même en mesure d’apporter un plus au savoir-faire algérien dans ce domaine, notamment pour ce qui est de la modernité des équipements, mais surtout de la commercialisation et du marketing». A ce propos, M. Amrani fait remarquer que l’industrie sidérurgique algérienne est aujourd’hui condamnée à «diversifier sa gamme de production», en ce sens que le marché international est caractérisé, dans ce domaine, par «les transactions et l’échange de gammes de produits». Côté emploi, l’expert affirme que «le complexe de Bellara peut assurer jusqu’à 4000 emplois et n’aura pas de difficulté à trouver une main-d’œuvre spécialisée, disponible en abondance sur le marché national».